Comment faire des courses éthiques : mes critères de choix d’un produit

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Qu’est-ce qu’un achat éthique ? Même quand on veut bien faire, il est très dur de savoir que regarder lorsqu’on fait ses courses. Et cela est souvent dû au manque d’informations que nous possédons. C’est ce qu’on appelle « l’asymétrie d’informations sur le marché » : le producteur sait comment il a produit sa marchandise, ce qu’elle contient, même parfois combien de temps elle durera. Mais nous, consommateurs, n’avons que les informations inscrites sur l’étiquette, qui fait tout pour tourner le produit à son avantage.

Après beaucoup de recherche, de cours et d’expériences personnelles, voici les critères de choix de produits que j’utilise en faisant mes courses.

Attention, il est très rare qu’un produit réponde parfaitement à tous les critères. A vous de choisir votre ordre de préférence. Pour moi, tout dépend du produit, de sa manière à répondre aux critères et de ce que je préfère privilégier ou non selon le type de produit.

ETHI3Le prix

Ce critère, tout le monde l’a. Il est évidemment nécessaire de le prendre en compte. Mais si on veut faire un achat « réfléchi », qui respecte notre corps ou l’environnement, il vaut mieux parfois refuser quelque chose de gratuit ou de premier prix.

Les ingrédients

Que ce soit en cosmétiques, produits ménagers ou alimentaires, la liste des ingrédients est la partie de l’étiquette qui ne ment pas : soumis à une réglementation nationale et européenne, le fabriquant est obligé d’y indiquer toutes les matières premières qu’il a intégrées dans la fabrication du produit. Mais encore faut-il savoir décrypter le nom des ingrédients. Voici tous les noms que j’évite au maximum :

L’huile de palme (à l’origine d’un grand nombre de déforestation, et mauvaise pour la santé lorsqu’on l’ingère) est soit écrite « huile de palme » dans les produits alimentaires, mais peut aussi se cacher dans les « huiles végétales » (l’huile de palme étant très peu chère, les huiles végétales sont souvent composées de celle-ci). Les biscuits et les plats préparés en contiennent particulièrement. Dans les cosmétiques (surtout les savons) elle est indiquée par « PALMATE ».

ETHI2Dans les cosmétiques, sont cancérigènes, mutagènes ou perturbateurs endocriniens (c’est-à-dire qui règlent les hormones qui gèrent le fonctionnement des organes du corps) : toutes les abréviations (2 à 4 lettres majuscules, telles que BHT, PG, PEG, CI, …), les ingrédients commençant ou finissant par PARABEN, METYL, COCAMIDE, BENZYL ou BUTYL, le Triclosan, l’Aluminium (dans les déodorants), les parfums artificiels (PARFUM ou FRAGRANCE), les huiles minérales et le pétrole (PETROLATUM ,…), etc. Pour éviter tous cela, le plus simple est d’utiliser des produits sains et simples (comme le savon de Marseille : regardez ici comment bien le choisir) et de faire soi-même très facilement pour quelques centimes ses cosmétiques (je vous donne toutes mes recettes économiques et très faciles ici !)

Dans l’alimentaire, les codes type « E126 » sont trompeurs : peuvent se cacher dernière eux de l’aluminium, du dioxyde de titane, du benzoate de sodium, et autres produits toxiques pour notre santé. J’évite donc au maximum ce genre d’ingrédients codés.

Les produits d’origine animal dans l’industriel

Les produits provenant d’animaux et intégrés dans des préparations industrielles sont quasiment systématiquement des produits de basses qualités, impliquant donc un traitement des animaux qui laisse vraiment à désirer. Par exemple, les œufs des mayonnaises industrielles sont des œufs de poules en batteries. Pourtant, il est très facile de faire sa mayonnaise soi-même, en achetant des œufs bio et/ou fermiers (cliquez sur le lien Instagram pour voir ma recette super rapide au mixer).

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De même, certains produits animaux sont présents dans des marchandises pour des raisons marketing, bien plus que pour une réelle utilité. Le parfait exemple est ce gel douche premier prix contenant du miel et du lait. Ces deux ingrédients proviennent d’élevages de très basse qualité et n’ajoutent pourtant rien au savon : ils sont présents en infimes quantités et n’augmentent pas réellement la douceur de ce savon.

 

 

 

L’utilisation de pesticides

Évitez le plus possible les fruits et légumes suivants en non biologique, qui sont ceux qui contiennent le plus de traitements de pesticides : les pommes, les pommes-de-terre, les nectarines, les salades, les fraises, le raisin, les concombres, les poivrons, les épinards, etc.

Il est toujours préférable de privilégier le biologique (contenant aucun pesticide artificiel – c’est-à-dire insecticides et engrais artificiels). Mais attention, « bio » ne rime pas toujours avec « éthique » ou « écologique » : quand une courgette biologique vient du Chili et est sur-empaquetée, peut-être faut-il mieux ne pas l’acheter.

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Provenance géographique

Si un aliment a été transporté de l’autre bout du monde, cela implique beaucoup de pollution, et particulièrement pour les aliments vrais. En effet, les ananas, mangues, avocats, et tous les autres fruits, légumes ou végétaux provenant d’un pays lointain ont dû être transportés par avion afin d’arriver rapidement sur nos étales. Or l’avion est le moyen de transport le plus polluant.

Sachez en revanche que les boîtes de conserve et autre produits non frais ont été transportés par bateau. Leur transport provoquent donc moins de pollution, même s’il est très souvent préférable de manger des produits plus locaux.

Certains pays d’origine sont aussi associés à certains pratiques. Les vêtements provenant de pays d’Asie (Laos, Chine, Thaïlande, Pakistan, etc) ont très très probablement été fabriqués par des ouvriers sous-payés, très jeunes et dans des conditions déplorables. De même, certains pays comme l’Espagne ou les États-Unis ont des normes bien plus basses que la France quant aux taux maximaux réglementaires de pesticides dans nos aliments.

Pensez donc à toujours regarder la provenance sur l’étiquette du produit.

L’emballage du produit

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Pour réduire notre quantité de déchets, c’est un critère primordial.

Regardez si l’emballage du produit est recyclable, ou si vous pouvez l’achetez en vrac. Utilisez par exemple des sachets en tissu (Regardez ici comment les faire vous-même en récup’ !) pour acheter vos fruits, légumes, céréales, cafés, graines, pâtes en vrac, etc.

Attention également à la toxicité de l’emballage : alors que le verre est l’emballage le plus sûr, le plastique est particulièrement toxique pour notre santé. Les particules de plastique peuvent, par un contact prolongé et/ou impliquant de la chaleur), migrer dans votre aliment. Les soupes liquides en sachets, par exemple, ont été stérilisées (donc montées à une température très haute) une fois dans le sachets en plastique. Pour plus d’infos, vous pouvez lire mon article « Plastique et chaleur, le duo perdant : pourquoi et quelles alternatives ? » et regarder ce reportage de « On n’est plus des pigeons ».

Le destinataire de mon argent

Acheter c’est acquérir quelque chose, mais c’est aussi donner son argent en échange. Et donner son argent, c’est encourager et enrichir une entreprise, un producteur, sa logique et sa philosophie. C’est ainsi que donner mon argent à une gigantesque chaîne de supermarché est quelque chose que j’évite. Comme je l’explique dans mon article « Les boutiques d’alimentation locale, pour de l’éthique et de l’écologique dans nos assiettes », je préfère encourager les circuits de produits locaux de producteurs aux revenus limités.

Vous pouvez également arrêter d’acheter certaines marques ou produits ayant des pratiques de production irresponsables. Quelques exemples de marques que je « boycotte » :

– les marques type H&*, Camaïe*, Prom*d, Kiab*, C&*, etc pour les conditions de production en Asie par exemple (Regardez dans cet article comment avoir leurs vêtements de manière éthique et économique !).

– L*dl (et les autres enseignes du hard discount), pour les conditions de travail des employés des magasins (cadences insupportables, etc) et les conditions de production des produits de très bas prix.

– les fast food, pour leur produits animaux de très basse qualité et aux conditions d’élevage et abattages abominables.

– etc.

Pour connaître plus de boycotts et s’y rallier (et ainsi être plus entendu), il existe la toute nouvelle plate-forme http://beta.i-boycott.org/ en essai pour l’instant : vous pouvez lancer le boycott d’une marque, des centaines ou milliers de personnes vous rejoindront dans votre boycott. A partir d’un certain nombre de boycotteurs, la plate-forme contactera la marque. Selon la réponse de la marque, vous choisirez de continuer ou non le boycott. Pas mal comme fonctionnement, non ?

N’oubliez pas qu’acheter c’est voter ! Acheter un produit, c’est dire à son distributeur et à son producteur « J’aime votre produit, ses caractéristiques, la manière dont il a été produit, votre philosophie et votre manière de vendre ». C’est leur dire que leur produit a du succès et qu’il faut donc qu’ils continuent à le produire, dans les mêmes conditions, avec les mêmes caractéristiques.

Quand un produit (ou ses conditions de fabrication, sa philosophie, etc) ne vous plaît pas, évitez le plus possible de l’acheter. Et encore plus efficace : parlez-en au directeur du magasin ou au producteur. Cela peut avoir bien plus de pouvoir que ce qu’on pense !

Demandez-vous aussi s’il ne serait pas possible de fabriquer vous-même le produit pour qu’il soit vraiment éthique. Voici quelques exemples des produits zéro-déchet non toxiques et écologiques que je fabrique moi-même très facilement :

– mon dentifrice

– mon déodorant

– mes masques pour la peau

– mon exfoliant

– ma lessive

– mes produits ménagers

– mes mouchoirs

– mon thé glacé

– mes repas en général

– … tout se trouve sur le blog !


3 réflexions sur “Comment faire des courses éthiques : mes critères de choix d’un produit

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